Le vent s’étant calmé dans la soirée, la nuit fût agréable.
Juste un léger clapotis car malgré tout j’étais travers au vent et aux
vaguelettes levées par le vent… Mais quelque chose me turlupina toute la
nuit !!!
Pourquoi et comment avais je pu me mettre comme cela, pour me mettre à un ponton dont je n’ai que
faire !!? Coincé entre un bateau anglais dont le proprio était imbuvable
(encore un), et le quai des ferries !!!
Le lendemain, si le vent ne tournait pas, je resterai là,
coincé !!! Une faute de débutant !!! Se mettre au vent dominant d’un
quai !!! Quel C.. je suis !!!
La fatigue sans doute qui commence à se faire sentir, 28
jours que je suis parti...
Toujours sur le qui-vive, à surveiller le temps, les nuages,
les changements de vent et tout ce qui fait la joie de naviguer, de composer
avec la nature. Mais cela à un coût, surtout cette année où la Mère Théo n’est
pas vraiment sympa…
Un peu, aussi, de lassitude car le temps toujours maussade
me flanque le cafard !!! ENVIE DE SOLEIL !!! ENVIE DE CHALEUR !!!
Et puis l’ours est amoureux, alors forcément si loin de sa compagne,
il est sujet à la mélancolie... Quelle femme pourrait accepter que son homme
parte ainsi pendant de longs mois ? Elle n’aime pas la mer, mais elle m’aime
alors elle dit qu’elle n’a pas le droit de m’empêcher de vivre ma passion
encore quelques années… Nous nous sommes trouvés et c’est bien d’être amoureux…Elle
s’appelle Nathalie.
Je n’ai qu’une hâte celle d’arriver à Stornoway et de me
reposer pendant quelques jours… Marcher, aller visiter, en voiture, l’intérieur
des iles tellement belles dans leur
sauvagerie, dans leur solitude…
Donc le lendemain, le vent n’avait pas changé sa direction…
Éole se foutait de ma g... !!!
Heureusement pas trop méchant, il distillait juste un petit
zéphyr… qui suffisait quand même à m’immobiliser !!!
Appel aux bonnes âmes !!! Peux tu tenir l’aussière
arrière, quand je te dirai de lâcher tu la
jettes sur le pont… Ok c’est parti !!! Et là, l’aussière, échappe
des mains du monsieur, qui réussit quand même à la retenir un peu mais pas
suffisamment, et me voilà lancé comme un bolide vers le quai du ferry !!!
Arrière toute, ça ne passera pas, et le vent me rabat vers une trouée, entre le
ponton et la jetée !!! Là, se trouve d’autres bateaux amarrés à d’autres
pontons, et il y a un espace ou si je me débrouille bien, je dois pouvoir virer
sur place… Et me voilà manipulant la manette des gaz comme un beau
diable !!! Avant… Arrière…avant … arrière…avant…arrière… je paaaasse le
lit du vent, ça va le faire !!! Vlam badaboum !!!! La quille de
Keikiwai se nettoie sur les cailloux de la jetée car nous sommes, en plus,
presque à marée basse… Encore un effort… En avant toute une dernière fois, et
me voilà sortant comme une bombe de ce piège !!! Oufffff !!! Un gros
soupir de soulagement et une trouille rétrospective me font courir (excusez
moi) sur le trône… sous pilote automatique !!!
Moralité de l’histoire : quand une place te tends les
bras demande toi toujours comment tu vas pouvoir t’en sortir !!!
Le meilleur de l’histoire c’est qu’il y avait un corps mort
libre à côté des pontons… je l’’ai dédaigné... Puni l’ours, qu’il a
été !!! Enfin pas de casse, pas de constats d’assurance, juste un peu la
trouille…
La matinée s’est passée au moteur jusqu'à une petite île
charmante, Scalpay… Mouillage, devant le village. Le soleil est apparu, franc,
illuminant les berges et les collines avoisinantes.
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