samedi 13 décembre 2014

UNE SOIRÉE UN SOIR DE GROS TEMPS

Le ciel est lourd de menace, en cette après midi du mois de décembre.
Il fait à peine jour, comme si la neige allait tomber. Une lumière blafarde met les nerfs à vif,  la température s’est radoucie. Le sorcier chute vertigineusement depuis hier soir, quelques rafales anémiques soufflent du sud ouest… L’intervalle entre elles se rapproche de plus en plus… Les aussières de Keikiwai grincent de plus en plus souvent, La mer est grise, le ciel est noir… Comme un début de fin du monde…
J’imagine les poissons descendre dans le calme des profondeurs pour ne pas se faire brasser… les Bernard-l’hermite se rentrer dans leurs coquilles, Les méduses ramasser leurs robes, les crabes s’enfouir dans le sable, les berniques, les pousse pieds s’ancrer sur leurs rochers…
Pendant ce temps là, je rêvasse, j’attends… Musique douce, bon bouquin, chaleur du poêle à air pulsé, dégustant un verre de Irish whiskey j’attends…  La colère des Dieux  va déchainer les éléments, j’attend, les doigts de pieds en éventail…
Mais bon, je vais quand même vérifier l’amarrage, on ne sait pas ce qui peut arriver… même à l’abri des  jetées de la marina…
La nuit est là et avec elle, Éole se déchaine. Il a changé de position pour mettre un peu d’air polaire dans sa respiration en passant au Nord Ouest.  Il souffle, très fort  (45 nœuds en permanence, rafales à ?...) secouant les drisses qui affolées battent le long du mât faisant un vacarme qui s’amplifie d’heure en heure. Du fond de ma bannette j’écoute, heureux d’être au chaud, à l’abri… Ceux qui n’ont pas vécu près de la nature, en mer ou en montagne, qui ne l’ont pas un jour ou l’autre affronté, ne peuvent imaginer ce qu’est le bonheur de se sentir à l’abri, en sécurité… Sauf peut être quand on a échappé, dans le 93, ou ailleurs, (pourquoi le 93 hein !!! On se le demande)  à une bande de marlous mal dans leur peau qui veulent  montrer qu’ils sont des hommes… Mais là on a envie de tuer… alors qu’en écoutant le chant furieux  d’Éole, je suis calme, tout est en ordre, rien ne vient déranger ma solitude, ma tranquillité…  Tout n’est que sérénité…
Keikiwai se balance doucement, il me berce et le marchand de sable est en train de passer… mes paupières s’alourdissent…Mes rêves m’attendent… je vous laisse…
A plus tard les amis…  


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