lundi 25 août 2014

LA TRAVERSEE DE LA MANCHE. CAMARET/ FALMOUTH/ PENZANCE

Bonjour à tous ! Nous ne sommes pas encore en Irlande mais on s’en approche !!! Le temps est déjà Irlandais !!! Pluie à l’horizontale poussée par un vent de sud ouest qu’aucun parapluie n’oserait contredire sous peine de se retrouver en Écosse voir pire en Sibérie !!! Le tableau  ne saurait être finalisé sans parler de la couleur du temps… Un camaïeu de gris allant du gris foncé au gris très clair. Nuages, ciel, mer, terre, arbres, tout est gris, uniformément… cafardeux !!!
Nous sommes à Penzance, depuis 2 jours bien à l’abri derrière l’écluse d’entrée. A couple de voiliers… antiques pour ne pas les vexer… À l’abandon, ils rouillent d’ennui, se morfondant les uns contre les autres… En face il y a quelques chalutiers qui attendent, comme nous, de pouvoir aller faire leur métier.  De chaque côté des navires en réfection, Quelques voiliers de plaisanciers complètent le tableau… Même les couleurs des chalutiers d’ordinaire si pétant n’arrivent pas à égailler ce tableau lugubre!!
Tristesse bonjour ! 




Le baromètre s’est cassé une jambe !!! La dépression est centrée sur l’entrée de la mer D’Irlande juste au bout de Land’s end à 10 miles de Là où nous sommes ! Nous sommes aux premières loges !!!
Vous vous demandez sans doute pourquoi je dis nous…. Nous sommes 3 maintenant : Keikiwai, moi même et le grand Jacques qui, débarquant de Thaïlande, à sauter sur son sac de marin (toujours prêt, comme les scouts, le Jacques) l‘a jeté dans un train, puis dans un bus pour venir me retrouver à Camaret. C’est donc à trois que nous avons embouqué le chenal du Fout


et pris la direction de Falmouth en Cornouailles. Aucun souci !!! Mer plate, force 2 à 3, vent dans le pif, brise yanamar à 1500 tours nous arrivâmes chez nos amis Anglais 22 heures après. Quelques cargos nous ont occupés un moment, mais nuit claire on les voyait arriver de loin, mais le frisson de l’appréhension de se voir tout d’un coup face ou proche d’un de ces mastodontes, est toujours là.
Arrivée à Falmouth, repos une journée pour faire un peu de vivres frais, se dégourdir les jambes et humer les bonnes odeurs de fishs and ship’s … hum !!!
Le lendemain de bonne heure nous avons rallié Penzance, situé à une quarantaine de miles à l’ouest,
une belle dame anglaise sur la route de Penzance

et nous y sommes depuis…
La dépression que nous avions vu arrivée sur les cartes de la Mère Théo, est copieuse.  Espérons qu’elle ne s’attardera pas trop longtemps…
En attendant nous errons comme de pauvres hères de pubs en pubs… de coffee shop en coffee shop,…  de pubs en pubs… La couleur de la bière nous rappelle vaguement celle du soleil … !  Les anglais ont le soleil dans leur verre, qu’ils n’ont pas au dehors …À tel point qu’ils prennent des coups de soleil  au comptoir des pubs !!!


lundi 18 août 2014

DE AUDIERNE À CAMARET


Pour une fois que je fais ce que je dis sans que la mère Théo  m’en empêche, ou que le poil que j’ai dans la main ne se mette à pousser son propriétaire vers sa couchette pour un repos mérité… ou pas… Je le crie haut et fort ! Après une journée de repos, je me levais vaillant et quittait le mouillage de Sainte Evette au moteur, tranquille, réveillé et attentif… J’allais passer le raz de Sein !!!

Bon, ben pas de panique le raz de Sein à l’étal c’est guère plus angoissant que l’entrée du Golfe ! Et comme je le savais je suis passé pile à l’heure, ce fût une promenade de santé.



Ensuite le Keikiwai a pris son envol vers Camaret, pour une navigation de rêve au près, pas trop serré, sur un bord, atteignant les 7 nœuds, il se disait que si la traversée vers Albion pouvait être comme ça, ce serait bien !!! Mais faut pas rêver !!! La Manche va sans doute avec la Mère Théo nous concocter un truc à garder dans les annales !!!

Donc Camaret, son port, ses Anglais, ces Allemands… Rien de bien folichon !!! Au programme préparation du canote pour la traversée. Petits boulot d’entretien, vidange du moteur, nettoyage des fonds, etc… la routine d’un navigateur solitaire… Faut bien s’occuper !!! Tiens une autre galère à laquelle je me plie : LA SIESTE !!!
Mais à  Camaret on fait quand même de belles rencontres…

LA RECOUVRANCE 




                                        
LE BEL ESPOIR du Père Jaouen


A plus !!! La prochaine fois je serai  en Angleterre ou... qui sait en Irlande car quand le vent est bon on ne le lâche pas… vieux dicton marin. ! Ça ressemble un peu à : « quand le vin est tiré il faut le boire »
Voilà pourquoi les marins boivent beaucoup, ils confondent le vent et le vin et se mélange parfois…


A plus

DE GROIX À AUDIERNE EN PASSANT PAR L'ARCHIPEL DE GLENAN

Audierne !! Enfin Audierne devrais je dire !!!!
La première journée première journée de Groix aux Glénan au prés serré, vent dans le pif pour les non initiés, bon vent mais peu de houle…. Mis à part que le soir j’avais l’impression d’être un dahu, ça allait.
Arrivée le soir au mouillage de la Pie, aux Glénan. Apéro pour fêter ça ! Faut bien trouver un prétexte pour se faire plaisir, n’est ce pas. Coucher de soleil somptueux, quoiqu’un peu rouge, un peu trop… L’abus de rouge offre beaucoup d’inconvénients…
Ça m’a fait drôle de me retrouver là… j’ai fais mes premières armes sur un voilier aux îles Glénan…Avant hier… En avril 1973…  Déjà 41ans… Stage sur l’ile de Penfret, dodo sous des tentes de l’armée, nous apprenions la voile sur des dériveurs… Joies du dessalage dans une eau à 13°, apprentissage des manœuvres, du nom des bouts, des termes marins du style « étarque moi la bosse d’empointure », que je n’ai jamais entendu depuis, des alignements, des courants et de tout ce qui fait que la mer nous prend… ou pas !  Moi, elle m’a pris.. ta ta ta na na nère !!!   etc…
C’est aussi là que j’ai rencontré mon pote Jean Louis, sa couchette, était au dessus de la mienne sous la tente, et nous nous sommes aperçu que nous vivions à 500 mètres l’un de l’autre  à Panam. Le soir transi, frigorifié nous allions nous réchauffer au coin du feu dans le  penty, cuisine, salon, salle à manger, réfectoire, de l’école de voile. Et Jean Pierre Abraham, à l’époque moniteur de voile  avant de devenir écrivain, (je vous recommande « Ar men » sur la vie des gardiens de phare. C’est sa propre expérience qu’il raconte)  nous contait des histoires bretonnes ou entonnait des chants de marins repris en cœur par toute l’assemblée.  Des soirées ou le vin rouge coulait à flot et où je pris ma première cuite !!! Non ma deuxième, la première c’était à la chope des puces, haut lieu de la musique manouche, à Saint Ouen avec un autre pote Alain… le gitan !  
Bon ce n’est pas le tout mais la nostalgie ça va bien !!! 
Le fait est que c’est là aussi que l’idée de construire un bateau et de partir loin m’a effleuré l’esprit… De retour à Paris, de soirée en soirée avec Jean Louis, l’idée s’est mise en place définitivement.
5 ans après nous avions construit  nos bateaux…
Voilà comment a commencé la belle histoire de Keikiwai et de Cornwall.

Bon ou en étais je… ah oui ciel rouge le soir… qui regarde trop la météo reste au bistrot… J’aurai mieux fait de la regarder au lieu de partir comme ça tout shuss !!!  Départ de bon matin, tranquillou tranquillou… Vent d’ouest nord ouest comme prévu mais houle beaucoup plus conséquente. Concarneau me tendait les bras au vent de  travers, mais je me suis dit… Ce serait bien Audierne… et voilà comment on se fait brasser une journée entière !!!  Au prés serré, 25 nœuds de vent pile de là ou je  voulais aller…  14 virements de bord sur keikiwai, je le recommande à toutes celles et ceux qui veulent se muscler les bras !!! Et le reste d’ailleurs. À 25 ans c’eut été une rigolade, mais ààààààà monnnn âââââge… !!!
Beau spectacle quand même 
Et vas y mon coco, tire des bords dans la houle bien formée, pour gagner mile après mile le droit de t’affaler le soir, dans ta bannette… épuisé !
Mais on rencontre de belles dames sur la route ! Heureusement !!! Le Biche m’a fait la gentillesse de faire un bout de route avec moi… Je ne vous dis pas le Keikiwai !!!











Tout émoustillé qu’il était de rencontrer une aussi belle dame !!! Je le tenais plus !!! il fonçait après


… et ne voyait au bout de quelques instants sa jolie… voute arrière…
Bon me voilà à Audierne, je me repose une journée et je passe le raz de Sein pour Camaret, sans doute dernière escale avant d’essayer d’atteindre le rivage de la perfide Albion…

A plus.

lundi 11 août 2014

CA Y EST L’OURS EST REPARTI !!!

CA Y EST L’OURS EST REPARTI !!!

Oh il n’est pas loin !!!
À Groix, étape obligée quand on remonte vers le nord.  Ne pas communier chez Ti Bedeuff, même si ce n’est plus l’ambiance d’antan, avant une longue croisière, porterait malheur. Nul apprenti marin n’oserai amener le malheur sur son canote pour avoir « oublié » un p’tit coup de remonte bonhomme dans cette chapelle de Groix.

Faut vous dire aussi, que la Mère Théo s’en est mêlée…
Jeudi  7 août 2014, départ dans l’après midi, Je préparais mon canote, et me préparait à positionner l’annexe sur ses bossoirs. Qui vois je arrivé, les rois d’un bidule en plastique à moteur, (nul n’est parfait),  poussant un puissant cri de guerre « ROSÉ  FRAIS !!!  » 
: Annie et Jean Noël et leur "Kebab"le chien cooky, qui ne voulait pas me laisser partir sans arroser ça. Ils auraient du être plus nombreux, les adhérents de la Fée du Traon. Vacances et obligations familiales obligent, ont fait que nous ne fûmes que quatre. Jérôme, le capitaine du port du Bono, vint en effet prendre des forces avant d’aller travailler sur les mouillages…

Donc me voilà parti, une heure plus tard avec un … deux... Trois … zéro … pardon ! Rozé… c’est l’émotion du départ…
Autre émotion,  la drisse qui tend le lazy-bag décida de s’envoyer en l’air !!! La coquine !!! Sauf que, bien sur, elle ne voulait pas redescendre toute seule !!! Je décidai de la laisser sur son nuage… pour lui rafraichir les ardeurs !!! NA !!!!
Pour ne pas me « tuer » dès le premier jour, je décidais de mouiller à Houat. 2 heures de nav cool, vent de travers, tout dessus. Un vrai bonheur. 
Une fois arrivé, mouillé sur la grande plage, je me lançais à l’assaut du mât pour aller chercher la fameuse drisse… Grrr… au deuxième étage de barre de flèche…!!! Un ours qui joue au singe, n’importe quoi ! Tout ça à cause d’une drisse folâtre !!! Z’avez remarqué : UNE drisse !!!…. Bon passons…! La dite drisse est redescendue et pour éviter qu’elle ne joue encore une fois les filles de l’air je l’ai doté d’un nœud en 8… Elle n’est pas prête de me faire faire des singeries… !!!

Le lendemain, chouette, le vent était passé au sud, donc départ, à la voile,  tout de dessus. Une merveille, le Keikiwai se prenait pour une gazelle atteignant 6 nœuds… Puis de gazelle, devint escargot… Et clapotis clapotas nous arrivâmes devant Port Tudy vers 17 h… Comme de bien entendu la Mère Théo, jalouse sans doute de notre petit bonheur, rameuta le Vieux Éole. Celui ci pas content du tout d’être réveillé sans ménagement éternua un grand coup et l’entrée de Port Tudy  fût du genre sportif !!! La manœuvre se passa malgré tout bien…  Je ris intérieurement de voir les équipages voisins, grimacer d’effort… en essayant de repousser le Keikiwai , . Et oui il y a de la matière !!!
Et depuis Éole souffle sa colère, poussant de  gros cumulonimbus déversant des tonnes d’eau sur nos pauvres têtes espérant éteindre un incendie qui n’existe pas !!!  Pas malin un cumulomachin !

Du coup je m’occupe comme je peux, bricolage, lecture sieste, rangement, resieste…La Vie en bateau quoi… Cool…
Patience étant mère de sureté, nous attendons, pour continuer notre route vers l’Irlande, que le vent se calme et, si ce n’est pas trop demandé, change de direction… Un beau geste Monsieur Éole !!!

A bientôt