jeudi 6 septembre 2012

A FRENCH MAN IN DUN LAOGHAIRE... ARE YOU SURE


Un Français, chevelu, accompagné d’un animal qui n’a de chien que le nom, tellement elle ne ressemble à rien, sur un steal boat, qui dit bonjour, qui dit qu’il va passer un moment en Irlande pour voir leur pays autrement que comme un touriste… Ça à l’air de leur plaire à nos amis Irlandais. 
Pourtant la marina c’est la crème de Dun laoghaire.



On s’habille grand luxe marin pour sortir deux heures en mer histoire de se laver des ennuis de la journée, les femmes, sitôt quitté le ciré, se repomponnent de la plus belle manière et vous la joue Maryline Monroe sur son joli ponton !!!
On se croirait à Asnières sur mer, en été, dans le Morbihan !!!


Sauf que là les gens viennent discuter avec vous et mettent leur langage (toujours aussi compliqué surtout avec le Irish Accent) à votre petit niveau et sont adorables…
Un exemple, mon mal de dos fait que je marche comme un canard, le haut part à droite pendant que le bas veut aller à gauche… c’est étonnant, mais eux ils ne trouvent rien de mieux que de vous déposer sur le pont du bateau un « pineapple » (un ananas), avec un petit mot sympa. Je traduis : « L’ananas est un puissant antidouleur, il faut en manger beaucoup et votre mal de dos s’en ira ». Que dire devant tant de gentillesse ? Je ne suis là que depuis 3 jours…
D’autres m’ont proposé de surveiller les amarres, car les gens de la marina ne le feront pas. Ils me préviendront qu’il y a un problème mais c’est tout.
D’autres, mes voisins de ponton m’ont proposé de faire les entrainements d’hiver avec eux, tous les mardis et tous les jeudis et le week-end s’il fait beau on va en face ou on remonte jusqu’à Dublin. On navigue quoi !!! Sans se la péter !!
Voilà l’ambiance ici !!! Je pense que je vais m’y plaire…
En attendant je vais rentrer en France, pour faire la révision des 60 ans !!! Y a besoin si je veux pouvoir continuer à raconter mes bêtises sur le blog !!! Autre aventure, avec toutounette dans sa cage à prendre l’avion, et menace de grève !!! Sont pas assez payés les gens de la lufthansa (Cie allemande) !!!
Si les allemands copient les Français ou va l’Europe !!!

Au fait, quand je vous disais qu’à Belfast ça sentait la poudre même en temps de paix, et bien ils viennent de remettre ça !!! Il  y a, de nouveaux, des affrontements entre communautés religieuses … Ça ne finira donc jamais !!! 
A plus 

dimanche 2 septembre 2012

DE BELFAST À HOWTH


Me voilà arrivé en Eire. À Howth, port de pêche, port de plaisance, situé au nord de la baie de Dublin, dan un site très agréable. Des îles, en protège l’entrée, et aussi quelques bancs de sable et un courant conséquent. Si j’avais su comme c’était, je ne serais sûrement jamais rentré là, de nuit, après une journée comme je venais de passer.
Je raconte…
De bon matin, je me levai, et prenant mon café sur le pont, je « humai » le temps … Bof Bof… Vent de noroit, rafales trapues, ciel aussi noir que mon café mais avec un peu de bleu derrière… Hum !!! Bon… J’y vais…
À peine sorti du port, parfaitement abrité de la houle, je me retrouve dans un ressac monstrueux, où le pauvre Keikiwai se secouait comme il pouvait pour ne pas se noyer !!! À moins de 2 nœuds, le moteur à fond nous sort tant bien que mal de ce m…ier.
Pendant ce temps, jouant les funambules équilibristes sur le pont, je hissai l’artimon (à l’arrière) et la trinquette (à l’avant) voilure de gros temps car je ne sentais pas, mais pas du tout, du tout la suite des évènements…
Je coupais le moteur, pris le bon cap pour passer un cap, situé à une dizaine de milles, que j’allais devoir passer vent de travers pour ensuite pouvoir descendre plein sud au portant.  Jetant un œil négligeant sur le loch… 8 nœuds !!!  Je n’ai pas vu cela, sous cette voilure, depuis, oh la la !!! Depuis longtemps. La mer grossissait et d’un coup le vent est rentré fort, très fort, continue, sans rafales…Keikiwai, les passavents dans l’eau peinait, malgré sa vitesse, à garder son cap. Pas vraiment rassuré l’ours, mais au bout d’un moment, il s’habitua et profita du spectacle… La mer était bleue, comme le ciel qui s’était dégagé, mais couvertes de taches blanches qui commençaient par endroit à déferler… C’était magnifique !!!
Et là, tout à ma contemplation, grosse frayeur !!! Une vague arriva par le travers bâbord, plus haute que la bôme et déferla à quelques mètres de moi couchant le bateau, remplissant le cockpit à ras bord !!! J’avais les c…s dans l’eau (non… seulement les cuisses !!!), me propulsant sur le winch tribord… Boom bobo aie aie aie !!!
Keikiwai, vaillant soldat, accusa le coup, couché sur la hanche pendant quelques secondes, s’ébroua et continua sa route… Du coup, je pris la barre, car le pilote automatique, travaillait bizarrement.
Point positif, je sais que la « véranda » est solide, test réussi, vu ce qu’elle venait de prendre !!!!
Une heure après environ, je laissai le cap à franchir sur l’arrière et pris le cap de Dublin. Tout allait bien, le vent restait très fort, la mer aussi, je remis le pilote en route et le bateau ne tenait pas sa route. Je repris la barre en me disant que la mer était trop houleuse et qu’il valait mieux que je barre. Mais ça me turlupinait et je remis le pilote et allait à l’arrière vérifier que le vérin fonctionnait bien, et là… L’axe (en inox de 12mm) qui relie le vérin à la mèche de safran était sectionné net.
Galère de nom de Dieu de galère !!! Et là comme un ennui n’arrive jamais seul, l’artimon voulut me décapiter en passant d’un bord à l’autre sans prévenir !!! Empannage non prévu, le bateau aurai du remonter au vent mais gêné par la houle il s’en est écarté et vlan !!! La fixation de l’écoute lâcha et je pris la bôme heureusement en fin de course sur l’épaule et me trouvai coincer contre les haubans. Merci les haubans…
Pas bobo, un peu quand même, mais jurons copieux que je n’ose même pas répéter !!!
Regardant ma voile, elle n’avait plus un coulisseau de mât valide, sauf celui du haut et celui du bas.  
Tout va bien, je vais bien… Tout va bien je vais bien … tout va… gromlllll de grompfff !!!
Restons positif : la réparation de fortune des drosses, faites à Oban, tient. Tout va donc  bien se passer !!! Il n’y a plus qu’une douzaine d’heures à rester scotché à la barre…
Ainsi continua la journée, 3 heures après le vent commença à faiblir, la houle se calma, L’ours avait retrouvé les réglages de voile  lui permettant, de descendre faire le point  et prendre vite fait dans les placards de quoi se restaurer un peu.  Un peu sportif mais on s’habitue… mais faut pas que ça dure !!!
Je renvoyai de la toile, pour finir au crépuscule, avec toute la garde robe sortie !!!  Keikiwai allait bien, gardait son cap  et je pouvais presque aller dormir !!! Je plaisante mais ça se passait bien.
Sauf que le vent est tombé, il restait environ une vingtaine de milles à parcourir. Donc j’appelai à mon secours la brise Yanmar.  Et là, jamais 2 sans 3, le voyant de charge s’alluma et la sirène retentit me cassant les oreilles. Je la coupais, allait voir la courroie qui était bien en place et… continuait ma route, me disant que ce n’était pas grave, l’alternateur devait avoir un problème que je règlerai au port.
Mais là le bateau ne voulait plus du tout garder son cap, dès que je lâchai la barre il allait batifoler aux 4 coins de la rose des vents, me rivant à la barre pendant 5 heures, avec un atterrissage de nuit dans un coin que je ne connaissais pas. 
Mais je suis là, au port, vivant et ma foi assez content de mes réactions, de ma résistance que je croyais bien entamée avec l’âge. Cela aura été le clou de cette croisière estivale qui restera gravée dans ma mémoire comme exceptionnelle. Il fallait bien qu’il y ait un coup de vent sérieux sinon ça n’aurait fait pas vrai !!!  
Reste que je vais arrêter là ma descente vers le sud. Il me reste une vingtaine de milles à faire pour aller à Dun Laoghaire, côté sur de la baie de Dublin. La marina y est sur. Je répare le pilote et l’écoute d’artimon  pour y aller et je me pose pour l’hiver. Et je soigne le bateau pour repartir l’an prochain avec un Keikiwai, plus fringant que jamais.

Vous savez tout.
Il n’y a pas de photos cette fois ci, je n’avais pas vraiment ni le temps, ni l’envie… Désolé !!!
Le voyage continue malgré tout, je vais rentrer en France, il y aura peut être d’autres bêtises à raconter !!!
A plus.

BELFAST


Salut les amis,

Bon d’accord suis en Angleterre de l’ouest, mais l’Irlande est là quand même. Aujourd’hui visite de Belfast.
I take the train and the bus and to finish my feets…Mes pauvres pieds !!! Belfast c’est une ville, une vraie ville. D’aucun se serai contenté de visiter le centre ville avec ses boutiques, ses pubs, ses je ne sais quoi d’autres.  Peut être les musées, les expositions de peintures, les commissariats de police !!!
CITY HALL
     
MEMORIAL DES NAUFRAGÉS DU TITANIC

INTÉRIEUR DE CITY HALL

VITRAIL STIPULANT QUE CATHOLIQUES ET PROTESTANTS DEVAIENT ARRETER LA GUERRE

UNE ANCIENNE USINE DE TABAC INVESTIT PAR UNE BANQUE 
EGLISE DANS LE QUARTIER CATHOLIQUE

ULSTER HALL
                                            

Ben non ça ne m’allait pas. Après avoir erré comme un zombi dans cette ville, fort belle,  je me suis dit il n’y a pas que ça quand même !!! Et me voilà agrippant, devant un café, mon guide du routard, que je n’avais pas bien lu, je refis mon itinéraire de touriste curieux.
C’est vrai qu’on oublie vite.
Belfast, a été pendant de très, (trop) nombreuses années le théâtre de « troubles » comme disaient nos amis les Anglais, de « guerre » comme disaient notre presse, « d’assassinats et de discrimination religieuse » comme disaient les Irlandais. On appelle cela comme on veut, ce fût, une fois de plus la Mort, la torture, l’horreur et la lâcheté des attentats et tous les méfaits que peuvent engendrer le fanatisme et l’amour du pouvoir de l’argent d’un côté, et l’Amour de la Liberté et la volonté de manger à sa faim d’un autre côté.
Les catholiques en majorité des irlandais indépendantistes, les protestants, plus Anglais qu’Irlandais de souche, favorables au rattachement avec l’Angleterre, les catholiques  spoliés par les protestants, et ça vous donne des années d’affrontements sanglants. Pensez qu’à l’apogée des chantiers navals (C’est dans les chantiers de Belfast que le Titanic fût construit), suis 10000 ouvriers, seuls 400 catholiques y étaient employés alors que la population de Belfast était à majorité catholique. Dans les filatures de lin, par contre, la majorité des ouvrières étaient des catholiques, sans compter les enfants qui n’avaient pour la plupart pas 10 ans. Le travail était très dur et insalubre…
LA FILATURE:  "LE MILL" à conway street


Mais la mémoire des Hommes reste. À belfast elle s’affiche…

À Belfast, il y a quelques musées comme le Conway Mill (l’ancienne filature, on dirait une prison) par exemple qui relate la vie d’une filature de l’époque, d’autres sans doute que je n’ai pas visité, mais il y a surtout les « murals » dans les rues, sur les murs et façades  des maisons les plus visibles… Là tout se dit en peinture, en photos, en listes interminables de gens morts pour leurs convictions, pour des idées, pour leur Liberté ou pour simplement manger à leur faim… On voit toute l’horreur de ces affrontements entre gens du peuple, car ce sont eux qui ont le plus souffert. Sur une des fresques il y a la liste de tous les enfants innocents morts lors des attentats… Cherchez l’erreur…
             
         BIENVENUE DANS LES QUARTIERS PROTESTANTS : SANDY ROW ET SHANKILL






ON Y AFFICHE HAUT ES COULEURS ANGLAISES 



Il y a aussi la « Peace line », ligne de paix…
LA PEACE LINE

AU FOND, LES USINES SONT DERRIÈRE, CÔTÉ PROTESTANT
 Étrange nom pour un mur affreux, qui sépare les quartiers protestants de ceux des catholiques. Toutes
LES PORTES
les rues communiquant entre les quartiers ont été bouchées par ce mur. Seules, deux rues permettaient de passer d’un quartier à l’autre, en montrant patte blanche. Les portes blindées, fermées le soir, gardées par l’armée, sont encore là, et le week-end elles servent encore. Pour éviter les exactions d’un côté comme de l’autre, où peut être pour qu’elles ne rouillent pas, les portes se ferment, et les mêmes chiens de garde sont là. 
DE SÉPARATION 
Mais n’a t on pas déjà vu cela quelque part ?...
Tout cela se ressent de manière palpable.














Je prenais des photos de la « Peace line » quand des gamins m’ont demandé de les prendre en photo .

Mais pourquoi ? Leur ai je demandé.
Leur maman qui arrivait m’a seulement dit « remember and show it to your friends ». J’ai pris les photos des gamins, j’ai voulu prendre l’adresse mail de la maman pour les envoyer, elle a refusé : « Thank you but, I see it, all of my life, I don’t need it in my computer ».
le siège de la branche politique de la lutte armée républicaine 

la plus célèbre des fresques rendant hommage à Bobby Sand 


pas vraiment accepté la reine d'Angleterre 

J’allais oublié une des corporations qui a jouer un rôle important , certains y ont perdu la vie, en assurant de jour comme de nuit, même pendant les couvre-feux, le transport des habitants des quartiers dangereux. Je parle des « black taxis »… 
les fresques 



une des  listes des disparus 

le lieu et l'histoire 

l'hommage des habitants 
Les fresques abordent aussi toutes les luttes du monde pour la liberté et la dignité humaine, et aussi pas mal de sujets d'actualité...




Il y en a beaucoup d'autres,  mais il me faudrait beaucoup de temps pour les mettre sur ce blog. alors le mieux, c'est d'aller à Belfast et de vivre cette ambiance.
Tout cela si vous allez dans ces quartiers vous le ressentirez, comme moi. C’est prenant et même oppressant. Bien sur tout à l’air de s’être calmé, mais lors des fêtes de chaque communauté, la haine, le mot est faible, transpire encore et tout est latent. Il suffit d’une étincelle pour que tout recommence. Heureusement les jeunes sont là et ne veulent plus de cette haine. Souhaitons qu’ils réussissent à passer outre tout ce que certains ont vécu, ce que d’autres entendent de leurs proches… La Sagesse doit effacer la monstruosité…

Tout cela pour vous dire que Belfast mérite qu’on s’y attarde, qu’on s’y perde, comme je l’ai fait.
Les quelques photos que vous avez vu ne sont qu’une infime partie de ce qu’il y à voir, à sentir, à Aimer…
Demain je pars pour l’Irlande, l’Eire… Direction Dublin ou plutôt sa marina…


A plus