mercredi 23 mai 2012

EN ROUTE POUR LE RAZ DE SEIN


EN SORTANT DU RAZ DE SEIN
Au bout de 2 jours, le vent est passé au nord-est et nous sommes partis tôt le matin vers Audierne ou le raz de Sein selon la vitesse que Keikiwai ferait. Je me suis vite rendu compte que je ne passerai pas le Raz directement, la brise était du genre essoufflé, pas très vaillante et la brise Yanmar pas au programme. Pas envie de  polluer mes oreilles, ni le paysage, nous arriverions au soleil couchant, à Audierne, juste pour déguster un petit apéro bien mérité. Et ce fût ainsi…
 la pointe de Penmarch'

Une belle rencontre sur la route 

BMS spécial n° 62 : « avis de grand frais de secteur Est avec rafales à 8, prévu entre 3h et 7h du matin… au moins !!! »
Ben voyons !! Pour ceux qui connaissent Audierne et sa fameuse baie des trépassés, on ne peut pas faire mieux… La baie est ouverte de l’Est à l’Ouest en passant par le Sud… Alors, on double les aussières, on range bien le canote et dodo les pattes en rond.
À 3h ça bouge bien, mais ça va., et la nuit passe ainsi. Au lever du soleil, le vent se calme un peu passant à force 5. Après de longues tergiversations, je prends 2 ris dans la grand-voile et zou en avant Gégé pour  le raz de Sein. Pas trop le choix car le lendemain le vent repasserait au Nord et tirer des bords dans le Raz :  non merci.
Et les ennuis commencent…..
Pousser par un vent plus fort qu’estimer par le Gégé, et un courant sérieux, le bateau marche bien, mais pas vraiment dans la direction souhaitée, alors pour me mettre bien dans l’axe du Raz, j’empanne…. Et là la bôme heurte violemment le hauban arrière (le pataras) et se bloque. Le bateau se retrouve travers au vent et au courant… Pas très confortable et surtout dangereux pour la voile et le gréement. Heureusement j’étais à la barre et j’ai mis la barre à contre et, sur l’erre il a repris son ancienne route. Ouf !!!
Réchefli le Gégé, ça bouge dur nous sommes dans le raz et, bien sur, j’ai un peu d’avance sur la marée et nous sommes transformés en glaçons dans un shaker, les placards se rangent tout seul, ce qui n’est pas arrimé, passe d’un bord à l’autre attaquant la pauvre Véga qui, morte de trouille, hurle à la mort !!!  Un vrai film d’épouvante, je m’attends à voir sortir des flots la tête hideuse des trépassés de la baie m’emportant vers le fond brrrr !!!! C’est fou ce que les lectures peuvent laisser dans nos mémoires !!!   
Et la grand-voile toujours hissée !! le vent me pousse quand même vers la sortie du Raz mais vers le plus fort du courant et des remous impressionnants. Il faut que j’affale. Ce que je fais.
le raz de Sein 
Plus mal au dos le Gégé !!! et que je te tire sur cette voile qui refuse de descendre bien sur, on n’affale pas vent arrière mais pas moyen de virer dans un tel chaudron. Elle a fini par descendre et une fois rabantée, j’ai hissé la trinquette à l’avant et nous sommes sorti du Raz et avons gagné « tranquillement »  Camaret.





Mais le vent était encore fort, il fallait que je m’amarre au quai.
Fatigué de ma journée, (ben oui j’ai plus 20 ans !),  je mets le moteur en route, prépare mon bateau, aussières et pare-battage en place, et au lieu d’aller au plus simple, je décide d’aller me garer sur une place, au milieu du port,  positionnée face au vent. Et en avant je vire, et la bateau refuse d’obtempérer, je recommence,… Rien à faire… Le moteur n’est pas assez puissant pour passer le lit du vent à ce moment trop fort. Et reculer droit  avec le KEIKIWAI tient du miracle… 
Le vent me pousse vers le fond du port sans que je puisse rien faire que  ralentir l’échéance de la collision avec une ribambelle de petits bateaux, que le Keikiwai va transformer en allumettes… Je prépare déjà les constats amiables !!! Quand la marine nationale (comme dans les westerns lorsque les « gentils » tuniques bleus, attaqués par les « méchants » indiens sont sauvés par la cavalerie), sous la forme d’un Monsieur sur un quai, vient à mon secours, 
« Marche arrière toute barre à contre et envois moi  une aussière de l’arrière, ça va le faire ».
Et ça l’a fait.  Merci la Marine Nationale, il était sur son canote, et a compris ce qui se passait.
Il m’a aidé a ranger le pont du bateau avec sa fille, et est reparti sans rien dire. Il n’a même pas. voulu boire un coup !!!
Merci à lui.
 Georges, mon assureur, tu ne sais pas à quoi tu as échappé !!! Dors bien, la Marine Nationale veille sur le Keikiwai !!!

Depuis je suis à quai, le mauvais temps s’est installé, il pleut, Il fait froid vent de nord ou nord ouest, ouest ou sud ouest . Normal me direz-vous pour un mois d’octobre !!!  Je tente de résoudre le problème de la grand voile. En fait nous avons oublié quand nous avons relevé le vit de mulet de la bôme, qu’il fallait réduire aussi la bôme. Donc je vais couper et ça devrait aller…
A suivre …

Pas trop de photos cette fois-ci. Vous l’aurez compris j’avais autre chose à faire !! 

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